Mois du doc 2020 : moteur !
C’est parti pour le Mois du film doc 2020 ! Créée en 2000 à l’initiative de l’association Images en bibliothèques, avec le soutien notamment du ministère de la Culture, cette manifestation annuelle a pour but de promouvoir et d’illustrer le film documentaire- ou cinéma du réel -dans toute sa diversité.
Du 1er au 30 novembre, la BU des Antilles se met donc en mode documentaire et vous propose, en cette période particulière vouée au distanciel et aux gestes barrières, une 21 ème édition entièrement en ligne via une sélection de films de qualité, à visionner à tout moment depuis chez vous ou en nomade. La sélection, disponible sous forme de liens depuis cette page web et sur les réseaux sociaux de la BU, sera renouvelée chaque semaine.
Pour ce Mois du doc 2020, focus sur les réalisations des Ateliers Varan et Varan Caraïbe, à raison de 4 à 6 films par semaine au format court-métrage. Les Ateliers Varan sont des lieux de formation au cinéma documentaire créés en France en 1980 par le cinéaste et ethnologue Jean Rouch. Ils sont désormais présents partout dans le monde. Aux Antilles, la présence de cet espace de création cinématographique est assurée par Varan Caraïbe (Guadeloupe).
En complément de ce choix hebdomadaire, des documentaires de format plus traditionnel choisis parmi l’offre disponible légalement sur le web (sites de chaines publiques ou d'opérateurs diffusant des oeuvres appartenant au domaine public) et illustrant avec talent et créativité -par l'écriture filmique, l'approche historique ou esthétique du propos, le recours aux archives- des sujets contemporains.
Bon(s) film(s) !
3 ème et 4ème semaines (cliquer sur le titre) :
Varan Caraïbe
- Partir ou pas (réal. Axel Michineau, 2015, 17 mn)
Axel et Périne, sont frère et sœur et résident tous les deux en Guadeloupe, mais Axel est rentré récemment après 5 ans de vie parisienne alors que Périne envisage de « monter » prochainement en France pour les nécessités de sa carrière. Faut-il vraiment partir ou peut-on se construire un avenir sur place en Guadeloupe ? Dans la famille, la question fait débat…
- Kaz à l’âme (réal. Carine Irénée, 2015, 25 mn.)
Le Pointe-à-Pitre historique est fait de cases et de maisons traditionnelles autour desquelles des relations villageoises s'organisaient. Ce patrimoine disparaît au fil des rénovations urbaines et de la désertification de la ville. Ces maisons sont souvent délaissées, abandonnées. Certaines sont victimes d'incendie...
- Mauvais genre (réal. Guy Gabon, 2012, 19 mn.)
Je m'appelle Guy. Ce prénom de genre opposé à mon sexe féminin m'a été donné par mon père. J'ai eu besoin de retourner dans mes souvenirs et de rencontrer des gens comme moi pour comprendre pourquoi ce prénom est un fardeau que je porte.
- Sur le même sable (réal. Morgane Jean François, 2015, 24 mn.)
La vie sur la plage de la Datcha [au Gosier] ne s'arrête jamais. Il n'y fait jamais réellement nuit et toute la ville s'y succède, chacun la fait sienne. Sur le même sable, usagers et amoureux de la plage se retrouvent pour y exercer leurs corps, y vider leur esprit, s'emplir d'horizon en un ballet perpétuel et changeant.
Ateliers Varan
- Dans l’attente d’une réponse favorable (réal. Valentine Gautier, 2017, 28 mn.)
Luis a 20 ans. Originaire du Cap Vert, il vit à Saint-Denis depuis ses 10 ans. Il cherche un travail, une formation et surtout un logement. Ses rêves d’un monde meilleur, il les partage avec ses camarades des Jeunesses Communistes de Saint-Denis, de réunions de section en manif. Dans un climat de colère autour de l’affaire Théo, Luis continue d’y croire et milite pour l’espoir.
- Après la danse (réal. Pierre-Emmanuel Etamé, 2006, 40 mn)
Anisse et José se retrouvent régulièrement pour danser dans la salle d'un centre social à Bagneux. Avec un éducateur, ils y font également le point sur leurs démarches professionnelles à l'âge de construire leur vie...
- Les coursiers de la République (réal. Badredine Haouari, 2018, 33 mn.)
Ibrahim, Bathily, Martin… Ils ne sont pas parisiens mais la place de la République est leur point de ralliement. Les yeux rivés sur leur téléphone, ils sillonnent Paris à vélo soumis aux ordres de leurs applications.
- Perla Preciosa (réal. Santi Valldepéez, 2007, 34 mn.)
Échappées de villages pauvres et détériorés, des milliers de femmes espagnoles ont traversé la frontière française pendant les années 1960 pour devenir les « bonnes à tout faire » de la bourgeoisie parisienne. Que reste-t-il de ce temps-là dans la mémoire des émigrés espagnols résidant encore en France ?
Documentaires grand format
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Jack Johnson, le champion qui divisa l’Amérique (réal. Ken Burns, 2004, 90 mn., diff. Arte)
Né en 1878 au Texas, Jack Johnson commence à boxer très jeune. La progression de ce fils d’anciens esclaves est fulgurante. Mais, malgré ses prestations, il ne peut défier le champion du monde des poids lourds : les noirs n’ont alors pas le droit de prétendre à ce titre. L’opiniâtreté de Johnson finit par payer : le 26 décembre 1908, il devient le premier noir tenant du titre en dominant le Canadien Tommy Burns. Jack Johnson reste champion du monde face à Stanley Ketchel, puis James Jeffries, dans un combat organisé à Reno en 1910 devant 22 000 spectateurs. L’annonce de cette nouvelle victoire provoque la colère de la population blanche ; les agressions racistes se multiplient dans tout le pays, faisant des dizaines de morts. Désormais, le monde de la boxe se cherche un sauveur, "the great white hope" ("le grand espoir blanc”) qui pourra rétablir la supériorité ébranlée de l’homme blanc. De son côté, Johnson devient une star planétaire. Incontesté dans son art et très sollicité par les médias, il effraie néanmoins l’Amérique profonde. Non parce qu’il se fait le porte-parole de la communauté noire : profondément individualiste, Johnson reste au contraire éloigné de la politique. Mais il cristallise les tensions raciales et mène une vie dissolue qui alimente largement les faits-divers….
- La véritable histoire du "Radeau de la Méduse" (réal. Hervé Jouon, 2014, 90 mn., diif. Arte)
Qui connaît la véritable histoire du Radeau de La Méduse ? Peint en 1819, le chef-d'œuvre romantique de Théodore Géricault a atteint une telle renommée qu'il a depuis occulté le fait divers réel qui l'a inspiré. En juin 1816, un navire français, La Méduse, quitte le port de Rochefort en direction du Sénégal. À son bord, des marins et des civils, fonctionnaires et soldats qui vont s'installer dans cette ancienne colonie restituée par l'Angleterre. Mais par la faute de la cartographie aléatoire de l'époque et de l'imprévoyance de son commandant, La Méduse s'échoue sur un banc de sable, au large de la Mauritanie. Les canots de sauvetage se révélant en nombre insuffisant, 151 passagers sont sommés de prendre place sur un radeau de fortune de vingt mètres sur douze, avec cinq tonneaux de vin en guise de vivres. Seuls quinze d'entre eux survivront, secourus par un autre navire français...
En complément, lire cet article de France Culture (mars 2019) : Qui était Joseph, modèle noir du Radeau de la Méduse ?
- Les années noires du Palais Bourbon (réal. Xavier-Marie Bonnot, 52 mn., 2019, Coprod. LCP/Hikari/Pictanovo, diff. LCP)
C'est l'un des secrets les mieux gardés de l'occupation. Le Palais Bourbon, symbole de la République, siège du Palais, a tout fait pour effacer, à la Libération, les traces de sa guerre. Pourtant, dans ces murs où s'exprime la démocratie française, l'occupant a installé une bonne partie de son administration du Gross Paris. Allant jusqu'à transformer l'hémicycle en tribunal qui condamnera à mort des groupes de résistants. Voici l'histoire secrète des années noires du Palais Bourbon.