Matrimoine-Afro-Américano-Caribéen (MAAC)
La BU du campus de Schoelcher est heureuse d'accueillir, lundi 25 octobre 2021, de 8h30 à 17h, la Journée d'étude "Matrimoine Afro-Caribéen : enjeux, pratiques, représentations", placée sous la direction scientifique de Karine Bénac-Giroux et Michel Tondellier, maîtres de conférences à l'Université des Antilles.
Cette journée d’études consacrée à la contribution de l’excellence féminine au patrimoine culturel et artistique mondial vise à ouvrir des terrains d’investigation autour de la notion de « matrimoine » afin de cerner les enjeux de cette notion, étudier les représentations qu’elle véhicule et étudier les pratiques de patrimonialisation au féminin. Cette journée d’études présente les premières productions réalisées dans le cadre du projet Matrimoine-afro-américano-caribéen (MAAC) et la plateforme numérique MAAC qui rend disponible les données collectées sur le terrain
"Le projet MAAC, expliquent les initiateurs de cette rencontre, a consisté à créer une plateforme scientifique et pédagogique numérique réunissant des textes, des vidéos (entretiens, portraits) et des expositions sur la notion de matrimoine notamment le Matrimoine Afro-américano-caribéen et ses usages dans les productions artistiques contemporaines. Il se construit autour du dialogue scientifique entre des équipes caribéennes, américaines et européennes à propos du matrimoine afro-américano-caribéen et il a l’avantage de se baser sur des recherches en cours et de viser la synergie entre les chercheur.e.s." Découvrez le site dédié au projet MAAC ► https://matrimoine.art/
La rencontre se tiendra à la BUvette (rdc) dans le respect du port du masque et des gestes barrières. Accès dans la limite des 42 places disponibles. Merci de vous inscrire auprès de Karine Bénac : karine.benac@univ-antilles.fr
Le lien Zoom suivant vous permettra de suivre ces échanges à distance : https://univ-antilles-fr.zoom.us/j/81839873182?pwd=WktrSE4wUFpteWUyK3QxbmlSR1Nudz09
Cette initiative est organisée en partenariat avec l’AUF, la DAC Martinique, l’ESIH, le Lycée de Bellevue, la Bibliothèque universitaire de l’Université des Antilles, le CELIS, le LC2S (UMR 8053).
L’exposition « Matrimoine Afro-Américano-Caribéen », visible à la BU depuis le 18 octobre et jusqu’au 12 novembre (nouvelle date), sera inaugurée le lundi 25 octobre, à l’occasion de la Journée d'étude.
Cette expo, qui réunit 20 portraits de femmes (artistes, chercheuses, créatrices) part à la rencontre de chacune d’elles. Réalité augmentée et réalité virtuelle se complètent pour une immersion intégrale dans leur oeuvre et un partage total de leur univers !
Les portraits, réalisées par Anja Beutler, sont déployées dans le hall de la BU, là ou étudiants, enseignants et usagers seront amenés à les croiser au quotidien le temps de l’expo. Equipé d’une tablette dédiée ou de son portable, le spectateur peut donner vie et voix à chaque portrait. L’atrium (le « carré rouge ») situé dans la salle de lecture Suzanne-Césaire (rdc) est l’autre lieu de la BU qui a été choisi pour accueillir ce travail. Dans cet espace circonscrit, au moyen d’un casque VR, la visite se prolonge en réalité virtuelle à la manière d’une déambulation dans un musée présentant certaines œuvres et créatrices.
PROGRAMME de la journée d'étude
8h30 : Accueil des participant.e.s. Mot d’accueil de la Vice-Présidente du Pôle universitaire Martinique. Mot d’accueil du directeur du LC2S-UMR 8053 Justin Daniel. Introduction par Karine Bénac-Giroux, avec projection du film réalisé par Bruno Giroux et l’équipe du CDI du lycée de Bellevue
9h : Conférence introductive. « Ce que la notion de “matrimoine” révèle de la production artistique à la Martinique ». Michel Tondellier, UA, Martinique.
9h30 : Discussion
9h45 : Recherche-création. Performance. Work in progress « Matrimoine, femmes noires guerrières et mémoires de l’esclavage ». Performance conçue et mise en scène par Karine Bénac. Interprètes et collaboratrices à la mise en scène : Nelly Germain et Camélia Gallonde, doctorantes en droit public UA, Martinique.
10h : Discussion
10h15 : Pause café
10h30-11h45 : Panel n°1. Matrimoine et performance en Martinique
10h30-10h50 « Se réapproprier nos corps d’afrodescendantes sur scène », Nadia Chonville, UA, Martinique
10h50-11h10 : « Corps féminins, héritages coloniaux et injonctions sociales dans les pièces de danse contemporaines de chorégraphes antillaises », Karine Bénac, UA, Martinique (sous réserve)
11h10-11h30 : « Performances de dignité au féminin : cahier d’observation des écritures de « I’m a bruja » d’Annabel Guérédrat », Paola Lavra, Campus Caribéen des Arts, Martinique + Discussion
11h45-13 h : Déjeuner
13h-16h – Panel n°2. L’exercice du matrimoine
13h-13h20 : « Luz Severino, un regard critique sur le monde », Dominique Berthet, UA, Martinique
13h20-13h40 : « Rechercher, créer, se chercher, se créer » Lise Gillot, UA, Guyane,
13h40-14h : « Stratégies de visibilité, stratégies de résistance. Jeunes artistes femmes de la Caraïbe francophone », Matilde Dos Santos, UA, Martinique
14h-14h20 : « Langue et parole au féminin, un héritage maternel sacré », Ellea Philomin, UA, Guadeloupe
14h20 : Discussion
14h45 : Pause Café
15h00-16h00 : Table ronde avec les artistes. Chantal Charron (plasticienne), Daniély Francisque (comédienne, autrice dramatique, metteuse en scène), Annabel Guérédrat (performeuse, chorégraphe), Marlène Myrtil (chorégraphe, interprète).
16h : Visite de l’exposition d’Anja Beutler en réalité augmentée à la BU du campus de Schoelcher
17h : Clotûre
A LIRE OU REGARDER
- Manioc - Bibliothèque numérique Caraibe Amazonie
"Projet Matrimoine Afro-Américano-Caribéen. La contribution des femmes au patrimoine mondial" : entretiens, le 11 mars 2020. Université des Antilles. Vidéos :
Entretien avec Daniely Francique
Entretien avec Karine Bénac-Giroux
Entretien avec Josyane Antourel
Potomitan et idéal sacrificiel en Haïti : "Représentations, pratiques, déconstruction du genre dans les sociétés caribéennes" : journée d'étude, le 14 novembre 2016. Université des Antilles. Vidéo
Les rapports hétérosexuels en Martinique : Échanges économico-sexuels ou sexualité transactionnelle ? Journée d'étude, UA, 2016. Vidéo
- Cairn - revues en SHS (usagers UA)
Sénac, Réjane. « Féminismes et « convergence des luttes » au temps de la Covid-19 et de la cancel culture », Diogène, vol. 267-268, no. 3-4, 2019, pp. 234-253.
Comment, au sein de la société française contemporaine, l’entrecroisement des urgences écologique, sociale et sanitaire questionne-t-il le rapport à l’engagement, en particulier féministe ?
- Open Edition (revues SHS en libre accès)
Nathalie Grande, « Deux figures du matrimoine : patrimonialisation comparée de deux autrices du xviie siècle, Mme de Sévigné et Mme de Lafayette », Recherches & Travaux [En ligne], 96 | 2020,
Si la réception littéraire de Mme de Lafayette et Mme de Sévigné ne les oppose pas (toutes les deux sont présentes dans les manuels de l’enseignement scolaire ; toutes les deux ont pu figurer au programme de l’agrégation de lettres ; toutes les deux bénéficient de nombreuses éditions de poche et d’une édition dans la collection de la « Bibliothèque de la Pléiade »), leurs réceptions patrimoniales s’avèrent beaucoup plus contrastées : Mme de Sévigné bénéficie d’une présence dans l’espace public (monument, toponymes, référence publicitaire, lieux de mémoire…) beaucoup plus importante que sa contemporaine et amie, Mme de Lafayette. Comment s’explique une telle différence ?
Obrillant Damus, « Le rôle des matrones dans la gestion et l’utilisation durable de la biodiversité en Haïti. Matrimonialisation et sauvegarde de leur métier », Études caribéennes [En ligne], 45-46 | Avril-Août 2020
En Haïti, le métier de matrone se situe au carrefour de la santé, de la biodiversité et de la spiritualité. Contrairement au métier d’accoucheuse moderne, il se fonde sur la non-séparation du corps et de l’esprit, du réel et de l’imaginaire, de la culture et de la nature. Dans les communautés rurales d’Haïti, les matrones jouent un rôle important dans la lutte contre la vulnérabilité des femmes enceintes et de leurs bébés grâce à leurs savoirs et savoir-faire sur la grossesse et la naissance. Ces connaissances aux dimensions multiples, qui relèvent indéniablement du « matrimoine » culturel immatériel de l’Humanité (MCI), participent aussi à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité végétale.
Thadée Mougin, « Bintou Mariam Traoré, le combat pour un féminisme africain », Hommes & migrations, 1331 | 2020
« Mon objectif ? Mettre la Côte D’Ivoire sur la carte du féminisme ! » Bintou Marriam Traoré a un combat : « Il faut que les femmes africaines soit fières. » Et pas fières seulement de correspondre aux clichées de « la femme africaine ». À 27 ans, la militante féministe ivoirienne a déjà réussi à faire bouger les lignes. Le 26 février 2020, elle lance le hashtag #VraieFemmeAfricaine en réaction à une émission télé où on expliquait sans ironie que les « vraies » femmes africaines n’accouchaient pas par césarienne et toujours sans péridurale
Larisa Lara-Guerrero, « La mobilisation politique des femmes mexicaines à Paris », Hommes & migrations, 1331 | 2020
Les femmes mexicaines migrantes à Paris développent des projets dans lesquels elles expriment leur créativité et leurs revendications politiques. Des résultats empiriques portant sur trois types d’activités – la création d’initiatives artistiques, le développement de mouvements communautaires et de solidarité, et la création d’associations non gouvernementales – permettent de mieux comprendre leurs processus individuels de subjectivation à travers de telles mobilisations car ces femmes construisent une identité transnationale en se distanciant des normes et des organisations politiques largement dominées par les hommes, dans leur pays d’origine comme dans leur pays de résidence.
Google Scholar (travaux de recherche en libre accès)
Tembeck, Tamar. "Re-performer le matrimoine: perspectives et témoignages sur l’héritage féministe en art actuel." Recherches féministes 27.2 (2014): 21-37.
L’auteure traite de la re-performance comme mode de réanimation intergénérationnelle d’un matrimoine performatif féministe, ainsi que de la place qu’occupe cet héritage dans les réflexions et les pratiques actuelles de quatre artistes : Oriana Fox (Londres), Julie Châteauvert et Valérie Perron (Montréal) et Julie Lassonde (Toronto). L’auteure se penche également sur l’institutionnalisation de l’art de la performance tout comme de l’« art féministe », sur les liens entre la re-performance et le statut canonique des oeuvres, sur la nature de l’attachement des re-performeurs et des re-performeuses aux oeuvres source citées, ainsi que sur la nostalgie du militantisme en art.
Bordeaux, Marie-Christine. "«L’ordinaire de la communication»: le matrimoine, une œuvre relationnelle." (2010).
Dans un système culturel où l’inégalité entre les sexes s’est maintenue à un niveau particulièrement élevé, comme l’indiquent les rapports remis au ministre de la Culture par Reine Prat en 2006 et 2009, il n’est pas anodin de proposer et de mettre en œuvre dans un musée des journées du « matrimoine ». La démarche de Michel Jeannès et du collectif La Mercerie n’a pourtant rien d’une entreprise jouant sur la question des genres, et critiquant l’organisation d’un domaine, le patrimoine, qui porte dans sa dénomination même son ancrage masculin.