Focus sur "Tony Delsham : 1946-2024
Chaque semaine, la BU du campus de Schœlcher vous propose une sélection de livres, revues, BD, DVD... à lire et à emprunter à l'espace Découverte dans le hall de la BU.
Cette semaine, découvrez " Tony Delsham : 1946-2024 "
Tony Delsham, journaliste et écrivain martiniquais décédé le 16 juillet 2024, laisse une œuvre littéraire très riche. Les sujets de ses écrits tels que l’immigration des jeunes Antillais, le rôle des femmes, la situation économique et politique de la Martinique, les ravages de la drogue, la santé au masculin, etc. résonnent dans notre quotidien. Autant d’œuvres à lire ou à relire !
Les BU vous proposent ces titres, parmi beaucoup d’autres, avec un lien vers le livre sur le catalogue de la BU qui vous permettra de localiser ces références dans nos rayonnages.
- Papa, est-ce que je peux venir mourir à la maison ? / Delsham, Tony (1946-....)
Issue d'une famille martiniquaise aisée, la jeune Juliana, promise à un avenir brillant, sombre dans la drogue. Son père, avocat, tente de lui venir en aide par tous les moyens.
- L'impuissant / Tony Delsham
Nous étions face à nous-mêmes, ma femme, très belle, d'une sensualité à fleur de peau, débordante de santé et moi, qui était diminué, impuissant.
- Gwo pwèl, vies coupées / Tony Delsham
Le romantique Valentin et la candide Soraya, deux êtres bouleversants de fragilité empêtrés dans une incroyable histoire. Mal d'amour, dit-on en France, Gwo pwèl en Martinique et Limbé à la Guadeloupe. Un nouveau prétexte pour l'auteur, une exploration sans complaisance de la société antillaise.
- Kout fè : roman antillais / Tony Delsham
Fort-de-France 1993. Julien Mansard est le P.D.G. de Martinique-Ciment. Victime du contexte économique et social son entreprise, qui jusqu'alors brassait des milliards, est mise en liquidation judiciaire. La presse, pendant deux jours, s'émeut du devenir de trois cents employés jetés à la rue, puis tout le monde oublie. Mais que devient le chef de famille qui du jour au lendemain se retrouve être le domestique de la maison ? Peut-il conserver l'amour de sa femme dont il dépend dorénavant même pour l'achat de ses cigarettes ? Peut-il conserver l'admiration de ses enfants ? L'épouse accepte-t-elle le schéma inversé de monsieur à la maison, madame au bureau, dans un pays où entre les couples interviennent souvent la rumeur, les on-dit, les frères, les sœurs, les parents ?
- Le fromager / Tony Delsham
Le Fromager, continue sans haine et sans passion, à meubler notre imaginaire. Notre passé défile avec ses grandeurs et ses faiblesses. Dénonciation sans complaisance d'une époque, mais regard résolument tourné vers le futur car, dit-il : "Il est temps d'accepter le devenu pour, enfin penser le devenir
- Le siècle, 1. Fanm déwó : roman antillais / Tony Delsham
Premier tome d'une saga qui en compte cinq et qui a pour ambition de retracer le vingtième siècle aux Antilles, vu par ceux qui n'ont pas toujours eu la parole. Ida, née femme, noire et pauvre au fin fond de la Martinique est de ceux-là. Son parcours chaotique nous mène non seulement de Grand Rivière à Fort de France, mais aussi parmi les békés, les mulâtres, les majors etc.... avec toujours cette peur lancinante de l'homme qui se matérialise dans la phobie du viol, offense ultime qui laisse la femme seule, déshonorée et misérable pour s'occuper de l'enfant à naître. Plus qu'un roman sur la Martinique, plus qu'un roman sur l'affirmation de l'homme (et de la femme) noir, c'est un roman de l'oppression : comment le faible opprime immanquablement le plus faible que lui, et comment la rébellion vient d'abord de celle qui n'a personne à opprimer, étant la plus faible de tous. Mais aussi, comment la réussite, venue d'abord par l'individu, vient aussi par les autres et pour les autres. Une mine d'informations sur la Martinique et un passionnant roman sur la place des hommes et des femmes dans la société.
- Le siècle, 2. An tan Robè : roman antillais / Tony Delsham
L'amiral Robert est, durant la dernière Guerre mondiale, le représentant tout puissant de la France occupée, aux Antilles-Guyane. La Martinique, livrée à elle-même, sur le plan économique, ne reçoit plus aucune marchandise de l'extérieur de même que ses exportations sont des plus aléatoires. L'Amérique, inquiétante voisine, la guette. C'est peut-être le moment de mettre en cause la présence française dans la Caraïbe, d'autant que l'or du gouvernement de Vichy, caché au Fort-de-Desaix, est bien tentant.
C'est dans ce contexte où l'on frôle la famine et où la débrouillardise est reine que Ida Robinel, dame-mariée de Julius Bofardin, continue son combat désespéré. Plus que jamais, elle refuse d'être une négresse à cannes, plus que jamais, elle refuse d'être une fanm-déwô. Isidore, le major des mornes de Basse-Pointe, jadis, lui affirma qu'aucune victoire de nègre n'est possible sans coups de coutelas. Alors dans un monde déjà partagé entre mulâtres et békés qui semblaient ne pas avoir prévu l'irruption sociale et politique de ce dernier. Pourra-t-elle continuer à lutter en sorte que ses enfants soient des hommes et des femmes debout dans le vent ?
Que peut-elle faire contre la tyrannie du mâle, roi dans la case et géniteur irresponsable ? Pourra-t-elle entraîner à sa suite les mamans de ces yich-bata, élevés hors l'autorité et la tendresse d'un papa et les convaincre à dire comme elle: "ça suffit, hommes, vous êtes des criminels"?
- Le siècle, 3. Lycée Schoelcher / Tony Delsham
Tome 3 de la saga "le siècle"
Après le 22 mai 1848 la Martinique constituée de ses trois composantes, le béké, certes ancien esclavagiste mais pratiquant toujours la ligne de couleur, le mulâtre, déjà fort d'un dynamisme culturel et d'un embryon économique, le noir, faible d'un néant social de plusieurs siècles, n'a pas mené de guerre de libération nationale contre sa métropole coloniale, comme les voisins arrivés dans les mêmes conditions historiques. 1946, soit un siècle plus tard, l'Africain transplanté aux Antilles les chaînes aux pieds et l'Européen en quête de gloire et de fortune, n'ont pas formé le peuple, n'ont pas érigé de nation. Subi par les descendants des esclavagistes, le concept Liberté, Égalité, Fraternité, des révolutionnaires français a, au contraire, séduit des descendants d'esclaves. Cette adhésion totale, un siècle plus tard, poussa le Parti Communiste Martiniquais à demander l'assimilation, contrairement à la Guadeloupe qui n'en voulait pas.Albert Béville du Progrès Social écrivait "la dépendance sociale, économique, culturelle ne fait-elle pas de l'individu, la piètre copie de l'original ?" Le Siècle dans son tome 3, Lycée Schoelcher, temple du savoir, lieu de tous les espoirs pour plusieurs générations, décortique minutieusement les ingrédients qui conduiront à la crise identitaire connue à la Martinique, à partir des années soixante.
- Le siècle, 4. Choc : roman antillais / Tony Delsham
- Xavier : le drame d'un émigré Antillais : roman / Tony Delsham
Après le soulèvement populaire de 1959 le gouvernement crée le BUMIDOM, office chargé de désamorcer la colère des jeunes en les transportant gratuitement dans la capitale française. Alors, pour beaucoup d’entre eux commence une humiliante émigration suivie de son cortège de racisme. Xavier, comme frappé par le mauvais œil, connaîtra une véritable descente aux enfers jusqu’au jour où il deviendra l’assassin sanguinaire que la presse nommera le monstre au 22 long rifle. Ici sont dévoilés les mécanismes destructeurs auxquels étaient confrontés chaque année des milliers de jeunes Antillais. La première édition de cet ouvrage connut un formidable succès, et pour cause : des milliers d’hommes et de femmes de la première génération qui avaient fuit les Antilles-Guyane s’étaient reconnus, tandis que ceux de la deuxième découvraient le dispositif ayant précipité leurs parents dans la grisaille parisienne. Vingt ans plus tard, les problèmes sont-ils résolus ? Plus que jamais, chômage, insertion, drogue, intégration, sont d’actualité.
- Chauve qui peut à Schoelcher : comédie policière / Tony Delsham
Comédie policière racontant la traque d'un terroriste par un commissaire métropolitain et un martiniquais, ancien policier.
- Le retour de Monsieur Coutcha / scénario de Tony Delsham ; dessins de Abel
Monsieur le Directeur, Le nommé Eusèbe-hyopolite-anastase-ignace de barthélémy Coutcha (que les vakabons et les chiens-fer surnomment Monsieur Django) est déviré dans le boxay, a déposé son pied dans le par-bord-ici, et rôde en ce moment (en compagnie de son coutelas Alfredo) dans les rues des Terres-Saintville. En bref, pour dire la parole flap-flap, notre septième calamité (après léfranjite, le mapian jaune, le coulz-siro, le cyclone Edith, les chiques-glues et les vers solitaires est de retour..! Donc et par conséquent-puisque, j'ai l'honneur de vous annoncer que depuis hier je suis en congé-maladie (une froidure sauvage) et que, là-même derrière, je vais coller mon congé-compensateur, mon congé-payé, mes récupérations de jours fériés, plus le mois de congé-faiblesse que, je prends généralement après le carnaval. Et si ça ne suffit pas, il y a un mal-tête qui peut me prendre pour six mois à Colson dans la psychiatrie de l'hôpital. C'es pas pour dire que j'ai peur de cet individu, mais je crois qu'on est dans la police pour gagner son diri-poids-rouges, pas pour mourir bêtement. Donc, ne compte pas sur moi ces jours-ci, et reçois mes condoléances respectueuses et pas tellement prématurées.
- Cénesthésie : et l'urgence d'être / Tony Delsham
« L'urgence d'être ... » elle-même, dans sa diversité assumée et sa plénitude — tel est le mot d'ordre que Tony Delsham intime à la Martinique, terre où les déchirures d'une histoire tourmentée ne cessent de se survivre, quand elles ne sont pas entretenues par les rancœurs des uns, ou l'appétit de pouvoir des autres soucieux de diviser pour régner. Cette Martinique inhibée par les tensions d'héritages contradictoires 1 ne manque pourtant pas de guides, repères fondamentaux pour la pensée ; Tony Delsham invoque successivement Aimé Césaire — mais la recherche identitaire du poète, passant par l'authenticité africaine, n'a-t-elle pas exclu les autres composantes et retardé la martinicanité ? —, Frantz Fanon — en décortiquant les relations entre colonisateurs et colonisés, a-t-il pris en compte l'extrême originalité de la construction des Antilles françaises ? —, Edouard Glissant — qui nous convie au Tout-Monde (…) quand les Martiniquais peinent à réaliser le Tout-Martinique —, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant — mais la Créolité ne serait-elle pas cantonnée à un genre littéraire … L'essai de Tony Delsham propose un sursaut, un dépassement ; prenant en compte les avancées qui ont nom Négritude, Tout-Monde, Créolité, il estime venu le temps de la rencontre entre les différentes composantes de l'identité martiniquaise ; cette cénesthésie, ce sera, ce doit être en urgence le Tout Martinique.
- An tan robè : roman antillais / Tony Delsham
An tan Robè. Robè, pour Robert. L'amiral Robert est, durant la dernière guerre mondiale, le représentant puissant de la France occupée, aux Antilles-Guyane. La Martinique, livrée à elle-même sur le plan économique, ne reçoit aucune marchandise de l'extérieur de même que ses exportations sont des plus aléatoires. C'est dans ce contexte où l'on frôle la famine et où la débrouillardise est reine que Ida Robinet, dame-mariée de Julius Bofardin continue son combat désespéré. Plus que jamais, elle refuse d'être une négresse à cannes, plus que jamais, elle refuse d'être une fanm-déwo. Isidore, le major des mornes de Basse-Pointe, jadis, lui qui affirma qu'aucune victoire de nègre n'est possible sans coups de coutelas. Alors dans un monde déjà partagé entre mulâtres et b&k&s qui semblaient ne pas avoir prévu l'irruption sociale et politique de ce dernier, pourra-t-elle continue à lutter en sorte que ses enfants soient des hommes et des femmes debout dans le vent ?
Que peut-elle contre la tyrannie du mâle, roi dans la case et géniteur irresponsable ?
Pourra-t-elle entraîner à sa suite les mamans de ces yich-bata, élevés hors l'autorité et la tendresse d'un papa et les convaincre à dire comme elle : "Ça suffit, hommes, vous êtes des criminels" ?
Gueule de journaliste / Tony Delsham
Bonne lecture !