Mois du doc 2021 : moteur !
Dernier temps du « Mois du doc » à la BU avec l’ultime sélection proposée dans le cadre de cette 22ème édition.
Créée en 2000 à l’initiative de l’association Images en bibliothèques, avec le soutien notamment du ministère de la Culture, cette manifestation annuelle a pour but de promouvoir et d’illustrer le film documentaire- ou cinéma du réel -dans toute sa diversité. Retrouvez l'ensemble de la programmation (France métropolitaine, Outre-mer, autres pays) sur le site du MDD.
Depuis le 1er novembre et jusqu'au lundi 30, la BU des Antilles se met en mode documentaire et vous propose, comme l'an dernier, selon une formule largement plébiscitée par les internautes, une édition 2022 entièrement en ligne via une sélection de films de qualité, à visionner à tout moment depuis chez vous ou en nomade. La sélection, disponible sous forme de liens depuis cette page web et sur les réseaux sociaux de la BU, sera renouvelée une première fois au terme de la première quinzaine, puis chaque semaine jusqu’au 3 novembre.
Pour ce Mois du doc 2021, nous vous invitons à apprécier des documentaires grand format de type 52 mn choisis parmi l’offre disponible légalement sur le web (sites de chaines publiques essentiellement, ou d'opérateurs diffusant des oeuvres appartenant au domaine public) et illustrant avec talent et créativité -par l'écriture filmique, l'approche historique ou esthétique du propos, le recours aux archives- des sujets contemporains ou se référant à l'histoire récente.
Honneur aussi aux réalisations des étudiants/stagiaires des Ateliers Varan et Varan Caraïbe, à raison de 3 titres par semaine au format court-métrage. Les Ateliers Varan sont des lieux de formation au cinéma documentaire créés en France en 1980 par le cinéaste et ethnologue Jean Rouch. Ils sont désormais présents partout dans le monde. Aux Antilles, la présence de cet espace de création cinématographique est assurée par Varan Caraïbe (Guadeloupe).
Les commentaires en italique ci-dessous sont tirés des sites d'où sont extraits les films ou de sites de médias.
Bon(s) Film(s) !
Programmation de la 4ème semaine (cliquez sur le titre)
Joséphine Baker, première icône noire (Arte, 2017, 52 mn)
À une époque où l'on exhibe les "indigènes" comme des bêtes de foire, Joséphine devient l'objet d'une sincère adulation mais aussi de fantasmes coloniaux. Ses tournées américaines ravivent en outre les traumatismes de l'enfance : elle se fait refouler des hôtels et la critique la prend de haut. Quant à la communauté noire, elle l'accuse de n'avoir rien fait pour les siens. Désemparée, la star comprend qu'elle trouvera sa voie dans l'engagement politique. La guerre de 1940 lui en donne l'opportunité. Avec courage, Joséphine Baker entre dans la Résistance en qualité d'espionne. Puis, en 1951, à l'occasion d'une tournée en Floride, elle exige l'ouverture des salles de concert au public noir, et dénonce le racisme ambiant au point de s'attirer les représailles du FBI. Nourri d'extraits parfois poignants de ses mémoires, d'entretiens et d'un riche fonds d'archives, où la star apparaît débordante d'énergie et toujours souriante – elle aimait donner le change –, puis plus sereine à mesure qu'elle trouve sa voie, ce film brosse l'émouvant portrait de la première icône noire, qui sera, le 30 novembre 2021, la sixième femme à entrer, en France, au Panthéon.
Sous le soleil de Pialat (Arte, 2020, 52 mn)
"Vous verrez, au début, c’est difficile. Après, c’est carrément l’enfer !" Tels sont les encouragements, en 1983, de l’attaché de presse de Pialat à William Karel, à l’époque photographe de plateau, qui rejoint l’équipe d’À nos amours. Le préambule d’une amitié qui infuse aujourd’hui le film du documentariste sur celui qui deviendra son mentor. Guidé par Serge Toubiana et nourri d’archives rares, ce parcours au cœur de l’œuvre du cinéaste, tourmenté jusqu’à la désespérance, est aussi puissamment éclairé par les témoignages des comédiennes qui ont croisé sa caméra, pour le meilleur et pour le pire. Sandrine Bonnaire se souvient de sa tendresse pour "l’enfant qu’il n’avait pas encore et la petite jeune femme dont il était un peu amoureux", sur le tournage d’À nos amours ; Sophie Marceau, du cauchemar de Police ; tandis que Depardieu évoque leur relation fusionnelle. Le portrait vibrant d’un maître qui s’étonnait : "Comment peut-on éviter le social quand on tourne ? En France, on réussit ce prodige !"
Lumières noires ( France Télévisions, 2006, 53 mn)
En septembre 1956, à la Sorbonne, s'est tenu trois jours durant le premier Congrès des écrivains et artistes noirs. Aimé Césaire, Alioune Diop, Léopold Sédar Senghor, Richard Wright ou Frantz Fanon y ont notamment côtoyé Jean-Paul Sartre, Claude Lévi-Strauss, René Depestre, Édouard Glissant ou James Baldwin. Le réalisateur américain Bob Swaim revient sur les circonstances de la tenue de ce colloque et explique pourquoi les grandes puissances de l'époque ont tout fait pour le perturber, en dénigrer les conclusions et en étouffer la portée.
"Le Silence de la mer", une édition dans la Résistance (France TV, 2021, 55 mn)
Acte de résistance civile sous l'Occupation, la création des Editions de Minuit par Pierre de Lescure et Jean Bruller-Vercors a permis notamment la publication clandestine du "Silence de la mer". Une aventure risquée pour tous ceux qui ont participé à la fabrication et la distribution du livre, imprimeurs, brocheuses, intermédiaires nécessaires à la circulation du livre, dans un pays sous surveillance.
Cahier d'un retour en langue natale (France TV, 2021, 52 mn)
Ils sont nés dans l'Hexagone mais sont originaires de la Martinique et de la Guadeloupe. Ils passent leurs vacances aux Antilles. S’ils revendiquent fièrement leurs origines et leur culture, ils portent en eux une blessure personnelle, une plaie à l’orgueil : ils sont les héritiers d’une langue qu’ils ne parlent pas. Cette situation les prive d'une communication avec leurs familles et les empêche de vivre pleinement leur créolité. Chez beaucoup d’entre eux, la transmission du créole d’une génération à une autre ne s’est faite que partiellement, voire pas du tout. Bien que son statut ait évolué, le créole peut être encore perçu comme un frein possible à l’ascension sociale.
Le président au cinéma, un héros très discret (Public Sénat, 2020, 53 mn)
En 1958, de Gaulle devient le président de la Vème République qu'il vient de fonder. Chef de l'Etat, de l'exécutif et représentant de la nation française, il fait du président un personnage puissant qui représente à la fois l'héritage de la monarchie et celui de la Révolution française. C'est dire s'il correspond au candidat idéal comme premier ou second rôle au cinéma. Pourtant en France, la liste des films ayant recours à la figure présidentielle, réelle ou fictive, est bien maigre.
Entendez-vous dans nos campagnes (LCP, 2020, 53 mn, 2021)
Nous suivons des jeunes ruraux, ni revendicatifs banlieusards, ni citadins triomphants, mais plein d'espoir d'avoir une vie normale. Ce sont des invisibles, nés dans une contrée sans accès aux études, à la culture, à l'emploi. Nous les suivrons dans leur vie intime, leur vie sociale, leur vie professionnelle. Nous regarderons le travail des équipes des missions locales, des formateurs, des accompagnants sociaux, mais aussi éclairer ce désert.
Bessie Coleman, première aviatrice noire (TV5 Monde, 53 mn, 2018)
Bessie Coleman, ou comment une jeune femme noire [née au Texas en 1892], originaire d'une famille pauvre du Texas, opprimée par la ségrégation raciale, devient la première aviatrice afro-américaine, grâce à l’école de pilotage française des frères Caudron en Baie de Somme. Une incroyable aventure des “années folles”, sur fond de combats antiracistes et féministes.
Sankara n’est pas mort (TV5 Monde, 2019, 53 mn)
Au cours d'un voyage initiatique à travers le Burkina Faso, le poète Bikontine recueille la parole de ses concitoyens, marquée par la mémoire politique de l'ancien président Thomas Sankara.
Le regard blanc. Expressionnisme et colonialisme (Arte, 2021, 53 mn)
Influencé par l'art dit "primitif", l'expressionnisme allemand a largement contribué à la normalisation des stéréotypes coloniaux. D’Emil Nolde à Max Pechstein, retour sur des représentations artistiques imprégnées du "regard blanc".
L'ange blond de Visconti. Bjorn Andrésen, de l'éphèbe à l'acteur (Arte, 2019, 53 mn)
Il a été et sera pour l'éternité le jeune adolescent de "Mort à Venise". Sacrifié sur l'autel du septième art, le "plus beau garçon du monde", selon Visconti, a vécu sa vie dans l'ombre d'un double immortalisé sur pellicule. Un documentaire pudique sur l'hiver d'un homme qui a trop tôt donné l'absolu.
Homo, et alors ? (Arte, 2015, 53 mn)
Avec l'adoption de lois antidiscrimination et l'ouverture progressive du mariage aux couples de même sexe, l'homosexualité semble de mieux en mieux acceptée et défendue en Europe. Pourtant, les statistiques européennes sont sans appel : la quasi-totalité des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bi et transsexuels) se disent victimes de discriminations - harcèlement à l'école, exclusion, agressions physiques, menaces de mort. La peur du qu'en-dira-t-on et les préjugés restent ancrés dans les esprits, notamment dans les régions rurales ou les quartiers sensibles. Le réalisateur, lui-même ouvertement gay, dresse un état des lieux glaçant.
- Ateliers Varan Caraïbe
Mauvais genre (2012, Guadeloupe)
Je m'appelle Guy. Ce prénom de genre opposé à mon sexe féminin m'a été donné par mon père. J'ai eu besoin de retourner dans mes souvenirs et de rencontrer des gens comme moi pour comprendre pourquoi ce prénom est un fardeau que je porte.
JAB STELLY JAB (2016, Paris)
Une salle de boxe à Aubervilliers. Chaque jour, Stelly, championne de France, Cynthia, Rima, Laetitia, Elliott relèvent avec leurs poings, le défi d’être femme. Et boxeuse.
Baltazar est là (2019, Paris)
À travers le regard de Tereza, maman de Baltazar, petit garçon diagnostiqué autiste sévère, le film dépeint un quotidien fait de combats, où chaque petite victoire est portée par une tendresse infinie.