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"Demain je pars pour Tlemcen"

Des étudiants de la fac de Lettres en scène jeudi 28 mars 18h !

Les étudiants de l'atelier Théâtre de la Faculté LSH du campus de Schoelcher et Karine Bénac-Giroux, maîtresse de conférences en littérature, qui a dirigé la troupe, ont le plaisir de vous convier, jeudi 28 mars, 18h, à l'amphithéâtre Michel-Louis, à la représentation publique de "Demain je pars pour Tlemcen". Dans son propos de présentation, Karine-Bénac-Giroux, que ses travaux de recherche ont conduit à s'intéresser notamment à la question des stéréotypes raciaux/genrés dans la littérature et les arts, nous éclaire sur la trame du récit, ses intentions créatrices et le propos intellectuel qui le sous-tend : 

"Un père algérien naturalisé français veut renvoyer sa fille, Soraya, qui va passer le bac en Martinique, à Tlemcen, sa ville natale, pour la marier. Le fils, Renaud, est un  « homme sans histoire(s) », jusqu’au jour où… Les lieux communs rencontrent l’imaginaire d’une génération née dans l’Hexagone/en Martinique et sans lien avec ce pays d’origine devenu objet de fantaisie et motif de rêveries. En partie inspirée de l’histoire de l’autrice, la pièce, est ici adaptée et jouée par les étudiants-comédiens-chanteurs martiniquais ou vivant en Martinique. Elle fait se superposer, par un « détour » évoquant celui de Fanon théorisé par Glissant , le contexte martiniquais et celui des maghrébins « assimilés », histoire coloniale de l’Algérie et héritage colonial d’une ancienne colonie esclavagiste. Comment porter l’héritage d’un nom oblitéré ? Celui de la langue du dominé ? Comment déjouer l’écheveau de la filiation ? Comment parvenir à se réconcilier – ou pas – avec elle, entre assimilation imposée ou désirée, francisation du nom, origines revendiquées ou fantasmées et rêves d’autonomie et de création de soi ? En quoi et comment la question « être françai.se.s » convoque-t-elle, de la génération des années 70 à celle des étudiants d’aujourd’hui en Martinique, stéréotypes, rêves  brisés, malentendus intergénérationnels ou rancoeurs diverses ? Mais également et surtout, défis interculturels, situations ludiques de détournements et de métissages identitaires…

Ecrite, adaptée et mise en scène par K. Bénac-Giroux, "Demain je pars pour Tlemcen" réunira, au titre de comédiens-chanteurs-musiciens : Morgan marie-Louise, Daina Joseph-Angélique, Marvin Garcia, Julie Collomb-Clerc-Monrapha, Steven Garrigue et Morgane Tareau. La pièce est parue en 2018 aux éditions Epiderme-Théatre.

 

Entrée libre et gratuite, venez nombreux !

 

Sur le sujet...

 

  • Manioc – Bibliothèque numérique Caraïbe-Amazonie

 "Discrimination genrées/ raciales dans la danse, danse/théâtre, performance martiniquaises", Journées d'études, le 30-31 mai 2017. Université des Antilles

Table ronde Genre et violence dans la danse, la danse/théâtre et la performance. Joëlle Kabyle Roger Cantacuzène Karine Bénac-Giroux Nadine Lefaucheur Jean-Hugues Miredin Laurent Troudart Agnès Dru

Conclusions : Représentations, pratiques, déconstruction du genre dans les sociétés caribéennes. Vidéo. Intervention de K. Bénac-Giroux. "Représentations, pratiques, déconstruction du genre dans les sociétés caribéennes" : Journée d'étude, le 14 novembre 2016. Université des Antilles

Une relecture de la polémique Fanon / Mannoni, psychologues de la colonisation. Vidéo. Intervention de Bruno Viard. "Les représentations du Noir dans la littérature, l'histoire et les arts européens et américains des XVIIIe, XIXe et début XXe siècle" : Colloque pluridisciplinaire, les 27 - 28 février et 1er et 2 mars 2013. Université des Antilles et de la Guyane

Mémoire coloniale comparée : Antilles –Algérie. Vidéo. Interventions de Benjamin Stora et Jean-Pierre Sainton. "Regards sur l'histoire : autour de la question coloniale", conférence, le 16 mars 2017, Université des Antilles (Guadeloupe)

 La conférence porte sur la mémoire coloniale comparée, Antilles-Algérie. Mémoire du passé, mémoire du présent le spécialise, Benjamin Stora se penche sur la spécificité des mémoires coloniales de l'Algérie et sur la mémoire de l'esclavage aux Antilles, une mémoire largement ancrée dans les psychologies.

 

  • OpenEdition – revues en SHS (libre accès)

Jean-Hugues Miredin et Karine Bénac-Giroux, « Des poncifs aux contre-pieds : les mises en corps des Noirs dans la danse-théâtre », Tracés. Revue de Sciences humaines [En ligne], 30 | 2016

L’œuvre du chorégraphe martiniquais Jean-Hugues Miredin confère une place importante à la manifestation et à l’interrogation de son identité minoritaire. Une telle démarche suppose un double questionnement, autour de l’identité noire en général, dont Stuart Hall souligne la fausse homogénéisation, et de l’identité martiniquaise en particulier. Être martiniquais en 2016 implique d’être né dans un territoire d’outre-mer, marqué par l’histoire de la colonisation et de la traite et l’émergence d’une culture placée sous le signe de l’« antillanité » (Glissant, 1981) ou de la « créolité » (Bernabé et al., 1989)…